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Aconglagla, l'autre Aconcagua. |
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Les préparatifs |
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Mais que sont devenus les Biomans ? |
Nous avions envoyé un mail à Christian depuis Mendoza. Quelques jours après notre arrivée, nous recevons sa réponse :
Nous aussi, on en a vraiment bavé
pendant les 3 jours de la tempête, même malgré
les moyens que l'on avait (grosses doudounes, GPS, ...). Le lundi, pendant la tempête, nous avons
abandonné la moitié de nos charges au pied d'un rocher
vers 5700m. Le GPS nous indiquait 800m à parcourir pour atteindre
Berlin sur la voie normale. Nous avons donc continué en traversée
dans cet ébouli foireux où le vent nous faisait tomber
tous les 10 mètres. Didier et Pascal étaient dépassés
par les événements, complètement abrutis par
l'effort, le vent et le froid. Gilles et moi avons fait la trace en
nous relayant. A 400m de Berlin (donnée GPS), on est tombé
sur des barres rocheuses infranchissables étant donné
la visibilité d'à peine 10 m. Il était déja
tard, nous avons donc fait demi-tour vers notre matériel. Mais
quand il a fallu se résoudre à devoir bivouaquer, ne
trouvant pas d'endroit plat où mettre une tente, nous sommes
alors descendu dans l'ébouli, seule alternative pour trouver
rapidement un lieu plat. N'y arrivant pas, vers 20h00, nous avons
commencé à creuser une plateforme dans l'ébouli.
Le sol était gelé et on peinait beaucoup. Soudain, vers
20h30, peu avant la nuit, une très brève éclaircie
nous a fait entrevoir au nord un sommet en face de Dès le mercredi, on a sans cesse parlé
de vous aux Guadaparques par radio pour savoir s'ils avaient de vos
nouvelles. Ils ont surveillé les sorties du parc de l'Aconcagua
avant de lancer une recherche par hélico dans le fameux vallon.
Et finalement, on nous a averti de votre sortie à Horcones. Bilan: Didier a eu 8 doigts
gelés. Ce n'était pas des gelures profondes mais le
médecin de Plaza Argentina l'a fait descendre en hélico.
On s'est tous retrouvé à Camp Base Penitentes le 26/01. |
En fait, après discussion avec eux et en examinant les photos, le soir où nous avons perdu la tente, eux ont planté la leur en 2h au col où nous étions passés auparavant... Le monde est petit mais la montagne pendant la tempête est immense !
C'est évident ! |
Cette expérience nous a permis de comprendre que lorsque l'on est autonome, c'est à dire sans guide, sans plusieurs tentes, bref sans grosse logistique du type Terdav, on ne peut compter que sur soi ! C'est pas vraiment nouveau mais dans le parc Aconcagua, les guadaparque ne veulent pas, ne peuvent pas (?) vous sauver s'il n'y a pas un représentant d'une société connue qui s'occupe de vous...
Autre évidence : à partir, d'une certaine altitude, il ne faut pas prendre de risques inutiles comme de partir en pleine tempête, donc sans réelle visibilité, avec 30kg sur le dos vers un chemin qui n'existe pas. Les évidences ne sont plus les mêmes lorsque l'on est fatigué...
La soit-disant solidarité montagnarde en prend aussi un coup à cette altitude : Didier nous racontera qu'il a demandé à des gens du camp II de l'aider à redescendre son gros sac au camp de base, un femme a répondu "oui" mais contre 120$ ! On est bien peu de choses, même avec 8 doigts gelés dont certains au 2ème degré.
Pour ma part, j'ai eu une gelure au 1er dégré qui s'est rapidement arrangée.
La question qui me taraudait avant de partir a pris tout son sens en quelques secondes sur un coup de vent : faut-il emmener plusieurs tentes ? A l'Aconcagua, qui est redouté pour ces tempêtes, ça peut avoir du sens, oui. Même la meilleure des tentes peut être arrachée là-bas !
Les cartouches de gaz "Air libre" achetées chez El Refugio sont de la m.... Il doit y avoir moyen d'en trouver une autre marque du type Coleman, MSR ou Primus (cf le Web du réchaud). Ne pas prendre des briquets à gaz et encore moins à allumage piézo-électrique.
Merci |
A Jean-Christophe, Florence, Pierre, Corinne & Alexis pour leur soutien matériel important !
A Bérangère et Saïd pour leur accueil.
A North Face pour ses tentes de compétition !
Aux Biomans pour leur aide précieuse !